Le Web 3.0
Si les notions de versions d’internet n’ont aucune réalité technique, parler de web 1.0, 2.0 et maintenant 3.0 permet d’illustrer les grandes évolutions d’internet.
L’internet des années 90’, le web 1.0, correspond à une utilisation d’internet statique. Il comptait les sites vitrines, une information descendante du communiquant vers son récepteur.
Avec les années 2000, les premiers sites de vente en ligne grand public émergent et avec eux les premiers wiki, forums, blogs et rapidement réseaux sociaux. Internet devient social et communautaire, on parle alors du web 2.0. L’internaute devient actif, et acteur.
Aussitôt, chacun commençait à imaginer ce que serait l’étape suivante et mettait derrière cette expression sa propre vision de l’évolution d’internet. Les éléments représentatifs de cette nouvelle vague d’internet font dorénavant consensus et tout le monde s’accorde à dire que le web 3.0 est celui de la mobilité, des objets connectés et des données. Ce qui lui vaut d’ailleurs son appellation de web sémantique.
Le web de la mobilité
Les téléphones portables en premier lieu, mais aussi les montres intelligentes, ou bracelets connectés… ont cette particularité d’être mobiles.
L’accès à internet est de plus en plus nomade : partout et à n’importe quel moment, le web vient à nous et l’utilisation d’internet devient indépendante de tout type de support.
Cette mobilité est probablement la composante du web 3.0 la plus concrète et la plus visible. Les consommateurs se sont en effet largement appropriés cette opportunité d’être connectés en permanence.
Depuis plusieurs mois déjà, pas une conférence liée au web ou au numérique sans évoquer les objets connectés. Si le marché reste encore naissant, l’explosion est imminente.
Le cabinet GFK prévoit en effet que le nombre d’objets connectés en France soit de l’ordre de 2 milliards d’ici 2020. A l’échelle mondiale, sur la même période, la valeur du secteur devrait atteindre près de 9 billions de dollars.
En 2020 toujours, 1% des objets connectés seront des voitures. A l’image de Google avec sa Google Car ou encore les voitures intelligentes de Tesla, le secteur a bien senti le levier de croissance potentiel et travaille depuis à imaginer des voitures, non seulement connectées à internet, mais aussi capables de conduire de manière autonome et sans intervention humaine.
Les objets connectés ont également particulièrement investi la sphère de la santé, secteur jusque là relativement en retard en terme de digital. La vente en ligne de médicaments peine encore à s’évangéliser, en revanche 13% des français sont maintenant équipés d’un objet de e-santé.
Les bracelets connectés qui permettent de monitorer l’activité physique, cardiaque, ou encore de contrôler la glycémie sont de plus en plus utilisés et l’ordre des médecins a même recommandé une prise en charge de l’assurance maladie lorsque l’utilité pour le patient est démontrée.
Dans un contexte où les places en structures de vieillesse sont chères (aussi bien par la limite du nombre de chambres, que par les conditions financières), ces objets auront un rôle fondamental dans les années à venir pour favoriser le maintien à domicile de personnes à mobilité réduite, excentrées de centres médicaux ou encore devenues dépendantes. Anticipation des besoins, alertes ou encore observance des traitements pourront être en partie déléguées à ces outils bienveillants et intelligents.
Les objets connectés vont peu à peu investir tout notre quotidien avec pour objectif annoncé de nous faciliter la vie : le thermostat de la maison est maintenant capable de piloter le chauffage en fonction de la température extérieure, mais aussi de vos heures d’arrivée…, le réfrigérateur de demain sera autonome et enverra en ligne votre liste de courses et saura gérer l’organisation de la livraison !Web sémantiqueLe web sémantique est enfin centré sur l’utilisateur, capable de comprendre le sens des données et de les recontextualiser, la connaissance client est alors on ne peut plus liée à l’expérience utilisateur.
Pour une recherche internet par exemple, si un internaute demande à son ordinateur de commander une pizza, celui-ci sera en mesure de sélectionner une pizzeria qui propose la livraison à domicile, située à proximité, en intégrant les avis clients et de passer automatiquement une commande selon ses goûts habituels en organisant la livraison.
En ecommerce, les filtrages collaboratifs d’aujourd’hui analysent a posteriori que les internautes ayant acheté tel produit ont également acheté tel autre. La vente en ligne du futur saura anticiper nos envies selon le contexte particulier du moment : lorsque j’achète pour moi, ou pour faire un cadeau par exemple…
Le site proposera alors de manière intelligente les bons produits, au bon moment avant même que l’internaute n’ait exprimé son besoin.
Force est de constater que la nouvelle révolution internet est en marche. Les contours se dessinent mais beaucoup de choses restent à imaginer et à inventer, pour les entreprises notamment qui cette fois encore devront rapidement s’adapter et capitaliser sur ces évolutions pour mieux répondre aux nouveaux usages des consommateurs qui demanderont toujours plus de pertinence, et de personnalisation.
Et si finalement le web 3.0 était celui du comportemental et de l’individualisation ?
Sources :
Vers le web 3.0 : l’ère des changements de perception, Business affinités, septembre 2013
5 milliards d’objets connectés en France en 2020, Jérôme Colombain, Février 2015
Le web 3.0 et les tendances émergentes des objets connectés, Webmarketing&com, novembre 2013